Je me sens con à la suivre. J’espère pour elle qu’elle ne s’imagine pas les choses tel un cabot qui suit son maître. Mais c’est vrai. Je me sens comme un cabot qui ne sait même pas où il va, et qui peut-être, se rend de son plein gré à l’abattoir. Le trajet jusqu’à la terre inconnu fut long, et pourtant terriblement court. Je m’étais concentré sur ses courbes, sur ses hanches, sur les mouvements de ses cheveux, et sur la barre de nicotine que je fumais sans une once d’amour propre pour ses jolis yeux. J’écoutais ses paroles aussi, sans vraiment les assimilés. La seule chose que j’ai retenu, c’est bien la suivante: Si je suis sage, elle me laissera toucher. Compte là-dessus mon cœur. C’est déjà terriblement agréable de toucher avec les yeux, le contact promet alors d’être extrême. J’avais alors ris mesquinement suite à cette remarque. Puis j’apprends que je suis secret et mystérieux, les deux choses qui, en effet, me caractérisent le plus. C’est donc ça qui l’a perturbe tant chez moi. C’est ça qui créer notre relation si spécifique, en dehors du fait que j’ai du mal à la cerner. C’est bon à savoir.
Nous arrivons alors dans une petite ruelle étroite, un lieu que je n’avais jamais vu auparavant. Elle vente son statut social avant d’avancer que malgré tout, elle connait des lieux très peu fréquentables, tel que celui-ci. La perche est tendue, la situation est bien trop alléchante. Je sourie en coin avant de déclarer. « Aussi peu fréquentable que toi ? » Je retire la clope entièrement consommé d’entre mes lèvres avant de l’a balancer au loin dans la ruelle. Kassie ouvre la porte et je ferme la marche, curieux de savoir dans quel genre d’endroit nous nous sommes rendus. Il se trouve que c’est un bar, un bar de négligés, de démunies, un bar de clopeurs, un bar comme je les aime. Je lève les sourcils, impressionné par l’endroit où cette petite peste m’a si adorablement emmené. Et évidemment, elle connait le serveur. Sans même demander mon avis, elle commande deux bières. C’est parfait, une bière, mais jamais je ne l’avouerais, ça serait bien trop facile. « Et si j’voulais un cognac ? » Dis-je alors sèchement dans le rôle du parfait chieur, tandis qu’elle m’emmène dans un coin du bar, à une table de billard pour être exacte. Je découvre une nouvelle facette de la blonde, une facette que je ne connaissais pas. Mais je me doutais qu’elle n’était pas pure, ni toute blanche, ni toute noire. Mais de là à fréquenter des lieux tels que celui-ci, des lieux que moi, pauvre type, fréquente constamment ? Non, pas jusque là.
Cerise sur le gâteau, elle me propose un jeu. Je suis joueur c’est vrai, mais qui lui dit que j’ai envie d’apprendre à la connaître ? Personne. Mais elle n’a pas tord. Peut-être qu’en apprenant plus de choses à son sujet, des choses comme d’autres multiples facettes, je pourrais enfin conclure ce que je pense d’elle. Je pourrais enfin l’a voir comme Kassie-Faye Harries et non pas comme l’a fille qui lui ressemble. Je ne lui réponds pas. Je me tache de la fixer avec mépris, mais amusement. Elle attrape deux bâtons de billard tandis que monsieur Mark apporte nos bières avant de filer. Je continue à fixer son regard, la tête légèrement incliné vers le bas. J’ai un sourire en coin. Si j’hésite ? Non absolument pas. Je veux juste profiter de cette instant pour me donner l’opportunité de constater certaines choses, et par-dessus tout, l’a faire bouillir en attendant patiemment que je me manifeste. Je me fais désirer. Ce jeu, je le connais. Si je rate le trou, je lui dis l’un de mes secrets. Si je rentre la boule, alors c’est à elle. Si j’ai l’intention de lui dire certains de mes secrets ? Pas le moins du monde. Jamais je ne parlerais de Demi, de ma sœur dont personne ne connait l’existence, ou encore du mec que Bruno à frapper, ce mec dont on ignore les causes de sa mort. En vérité, je ne vais rien révéler de mon passé et de mes péripéties honteuses, même si c’est ce qui lui permettrait de me connaître le mieux. Alors maintenant oui, j’hésite. J’hésite à jouer le jeu et à cracher les secrets les plus innocents que je puisse avoir en tête, ou alors à dire des choses qu’elle sait déjà dans le seul but de jouer au jeu de la séduction. Tandis que je l’a regardais ténébreusement dans le brun de ses yeux, j’ai pris ma décision. D’une main ferme j’empoigne l’un des bâtons. « J’aurais bien dis honneur aux femmes, mais à moins de retirer tout ça, rien ne me prouve que t'en sois une. » Dis-je avec un sourire mesquin en coin, tout en dévisageant son corps de bas en haut. Elle l’aura comprit, c’est moi qui commence. Je suis plutôt doué au billard, à force de fréquenter ses pubs à la con. Et pourtant, je me lance dans ce jeu qu’elle a elle-même déclenché. Je me mets en position de jeu contre la table. Le bout du manche n’est qu’à quelques centimètres de toucher la boule blanche, quand d’un mouvement rapide, je l’a percute. Volontairement, je ne touche aucune boule. Mon échec prémédité est très facilement remarquable. C’était d’ailleurs le but. Je prends un air innocent au visage tout en me redressant. « Merde. J’vais devoir te dire l’un de mes secrets… » Dis-je sur-joué. Je pose le bâton au sol à la verticale avant de me rapprocher d’elle. Je suis vraiment très proche d’elle, à un tel point que je peux sentir son parfum s’initié dans mes narines. Nos souffles se percutent alors que je prends un air séducteur. La voix basse et provocatrice, presque dans un chuchotement, j’avoue enfin, une chose qu’elle sait déjà. « Je n’t’aime pas beaucoup Harries. Et pourtant, j’rêverais moi aussi d'te connaître un peu mieux… » Mon regard quitte le sien et descend pour à nouveau scruter son corps. Je parle de connaître chacune des parcelles de sa peau, chacune de ses courbes sur le bout des doigts. C’était sous-entendu, en espérant qu’elle le comprenne. J’attrape même avec délicatesse le bas de son t-shirt que je me mets à tripoter entre mes doigts. Je recule un peu mon visage sans même reculer le reste de mon corps, et innocemment, après mon coup de génie, je lâche le bas de son t-shirt laissant ma main coquine à nouveau pendre dans le vide. Mais avant ça, je me suis tout d’abord assuré d’avoir bien frôler une parcelle de la peau du bas de son ventre, celle juste en dessous du morceau de tissu précédemment manipulé. « Je crois que c’est à toi, blondasse. » Dis-je un peu plus fort cette fois. Séduction, haine, amusement, colère, bipolarité. Je ne m’en laisserais jamais.